Pour la quatorzième édition de la Biennale de Dakar, TRAMES propose une immersion dans son espace, en invitant le spectateur à entreprendre un cheminement au cœur d’une exposition plurielle, réunissant un artiste, Babacar Diouf (Sénégal), et deux collectifs, Dremmwel, (Belgique-France) et AfriKIKK (festival Afropixel, Sénégal-Belgique).

Comme un spectacle déambulatoire qui sert à renouer – ou à dénouer – plusieurs scènes séparées entre elles, IMMERSION tente de reconstituer une trame, une de celles que nous avons initiées depuis le début, mais constamment déconstruites, pour mieux perdre notre spectateur. L’immersion provoque elle-aussi le vertige, mais celui des profondeurs, même si notre parcours se déroule vers le haut. Vers la lumière.

IMMERSION est une plongée dans les univers de ces nombreux artistes, pour la première fois réunis autour d’un projet commun : nous rappeler la fragilité de la condition humaine et le caractère précieux de notre environnement.

Avec ses peintures et sculptures, Babacar Diouf accueille notre visiteur pour évoquer avec lui combien notre humanité serait vaine sans nos rencontres et nos trajectoires communes, non sans l’interroger sur la tension qui existe entre tradition et liberté, destin et libre-arbitre.
Au niveau supérieur, notre voyageur découvre les enjeux sociaux et environnementaux de l’exploitation des ressources naturelles à travers la pêche grâce à Dremmwel, une exposition photographique interactive transmedia tournée en Atlantique Est, depuis les côtes bretonnes jusqu’au Sénégal, en passant par la Corse et le Nord de l’Écosse.

Au sommet de TRAMES, enfin de retour à la surface, notre plongeur est immergé encore une fois et pour son plus grand plaisir dans l’immensité des océans grâce au mapping du collectif AfriKIKK. Au plus près des effets de l’activité humaine, les sens en éveil, il renforce sa conscience écocitoyenne.

IMMERSION est un voyage au cœur de notre modernité, de plus en plus déshumanisée par la définition matérialiste que nous lui donnons. Paradoxalement, proches des abysses, jamais nous n’avons été aussi libres de répondre au défi qu’elle nous pose : (re)définir notre place dans le monde tout en répondant à l’urgence écologique.
Riad FAKHRI

Dans le cadre de DAK’ART2022 – 14^ème édition de la Biennale de DAKAR