« La beauté sera convulsive ou ne sera pas » annonçaient les surréalistes parisiens, alors que le pianiste américain Thelonious Monk dédiait une de ses célèbres compositions à la « beauté laide ».

Le jeune photographe tchèque David Těšínský (1990) pose sa caméra sans fard ni filtre sur des scènes de vie, loin des canons de beauté conventionnels. Il promène son regard curieux, parfois cruel, toujours complice, à travers le monde à la recherche de l´authentique, de l´humanité parfois voilée par la violence.

Loin du misérabilisme, David Těšínský montre la folie de notre monde en témoignant de la vitalité, la joie, et la dignité de ces femmes et hommes à la marge de la société, plongés dans des situations extrêmes. Ces oubliés, ces déshérités qui se battent contre un ennemi plus puissant s´attaquant à leur existence même. Comme les protagonistes ordinaires de la guerre en Ukraine qui s´enfonce dans la barbarie.

Dans les pas de ses illustres prédécesseurs tchèques, comme Jaroslav Hašek, Bohumil Hrabal, Miloš Forman, ou Josef Koudelka, David Těšínský s’intéresse aux gens ordinaires apparemment sans histoires.

Il ne cherche pas à immortaliser les couchers de soleil destinés à tapisser les murs des salles d´attentes que vous traversez. Il explore la confrontation du vivant avec la réalité, qu´il met en lumière à ses risques et périls aux quatre coins du monde.

« Mon œuvre aspire à créer un espace de discussion, de désaccord, de refus et d´aversion – car si je montrais seulement ce que vous savez ou ce que vous aimez déjà, ma création n´aurait aucune force de changer quoi que ce soit ».

Pour sa première exposition sur le continent africain, organisée à Dakar grâce à la collaboration entre L’Ambassade tchèque et le Centre polyculturel TRAMES, David Těšínský invite le public sénégalais à suivre son regard iconoclaste à la découverte d’une autre beauté.

Dans le cadre de ce partenariat, l’artiste à animé un workshop sur le photojournalisme à l’Agence TRAMES avec 12 photographes indépendants.